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Les chemins buissonniers
Les chemins buissonniers
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9 juillet 2015

Faucher le réel, glaner du rêve

DSC_0811L'été est la pleine saison du concret, cueillir la fleur (de sel), trousser, (pas les jupes des filles), détourner le regard des herbes folles qui envahissent le jardin, respirer les odeurs d'iode du grand large le temps d'une visite médicale à Pen Bron, faire une micro sieste sur le canapé avant de reprendre la voiture, se forcer à préparer un repas, détourner le regard de la toile et de la peinture qui a séché dans l'assiette, crayonner quand même à 7h du matin pour ne pas perdre la main, rattraper quelques heures de travail devant l'ordinateur, regarder les lobélias qui bleuissent derrière la fenêtre, écrire cette liste à la Prévert pour ne pas dire et dire quand même.

DSC_0827

Fumer, décider d'arrêter et recommencer. Profiter des heures chaudes du soir, rencontrer d'autres personnes, les écouter, les quitter. Voyages intérieurs, alimentés de souvenirs d'autres époques, à défaut de vacances,

à défaut de vacance de l'esprit.

Prendre des nouvelles des amis qui tombent malades autour de soi, partager un verre, une conversation, un moment.

Qui tombent.

Regarder le soleil qui joue dans les feuilles du noyer, penser à Alice qui cherche sa route au Canada, regarder le liseron qui se faufile dans la haie de buis, penser à l'ami peintre, se demander ce qu'il devient. Ecouter la machine qui essore le linge, penser aux heures de travail qu'il reste à rattraper, penser aux pages blanches qu'il reste à écrire, s'en vouloir, se rouler une autre cigarette, s'absenter, s'absenter de soi, s'abstraire du réel,

004_64

Je m'absente, je me promène ailleurs, sans bouger, je fais un tour à Pont-Aven, j'ouvre la fenêtre et regarde la mer gifler les falaises de l'île d'Ouessant, je marche pieds nus sur le chemin poussiéreux criblé de nids d'insectes, je rêvasse devant l'ordi au lieu de travailler, les cosses des genêts ont séché, j'écoute les bruits de la maison le matin, je ne cherche plus ma place j'ai renoncé, une de mes filles me rappelle qu'un projet d'album est resté sans suite, je l'avais oublié, je déroule le fil de mes actes manqués, je déroule le fil de tous les actes concrétisés, je déroule le fil de ma pensée, je pense à une amie en Guyane, je suis là, je pense à vous, je suis un peu avec vous.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
F
" je suis un peu avec vous" pas assez Marie ! Biz
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